"L'Albatros" - Baudelaire


Le double - Le double à l'interieur de soi - La face cachée

"L'albatros" est un poème de Baudelaire qui à été écrit en en 1859. De même façon que «l'Heautontimorouménos» il fait parti du recueil Les Fleurs du mal.



"Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher."

L'albatros

        Une fois de plus, dans ce poème Baudelaire y décrit son mal être mais il le fait très implicitement. Aux premiers abords, lorsque que le lecteur lit ce poème il n'y voit qu'un oiseau maltraité par des marins. Mais que se cache t-il comme message derrière son poème ? Quelle est la face cachée que Baudelaire souhaite exprimer à travers ces mots ? Il faut savoir que Baudelaire fut un auteur déchiré et incompris ou du moins ignoré par le reste de la société à son époque. A travers l'Albatros « vaste oiseau des mers » Baudelaire y exprime l'incompréhension et le rejet de la société en mettant en scène un oiseau mal à l'aise à l'endroit où il se trouve « Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! ». Les marins représentant la société et les gens de son époque se moque de lui « L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait! ». Les trois premières strophes du poème concernent l'animal, mais la dernière strophe est consacrée au poète qui lui aussi, se trouve en péril. L'indice de Baudelaire se trouve au premier vers de la dernière strophe lorsqu'il assimile « Le Poète » à l'oiseau : « Le poète est semblable au prince des nuées ». Ce poème est donc l'allégorie du poète à travers l'animal.